Maria Négrel

Maria Négrel, née Samat, est un personnage méconnu de l'histoire de notre ville. Elle a pourtant brillé par son dévouement au service des Aubagnais et joué un rôle primordial dans la vie du plus célèbre des Aubagnais...

La jeunesse

Maria Samat naît le 16 juin 1870 dans le hameau de La Valentine à Saint-Savournin. A 19 ans, elle intègre la faculté de médecine de Marseille et déjà elle se démarque par son courage car elle accepte de soigner les jeunes mamans atteintes de la variole. Elle a d'ailleurs le malheur d'attraper cette maladie qui n'avait pas encore de vaccin à l'époque. Enfin, elle obtient son titre de sage-femme de première classe à la faculté de médecine de Montpellier. Maria Samat devient Maria Négrel après son mariage avec un chapelier aubagnais qui possédait une boutique à l'angle de la rue de la République et de la rue Peypagan.

Une héroïne de l'arrière

En 1913, Maria fonde le Comité des Dames Aubagnaises, rattaché à la Croix Rouge. Pendant la Première Guerre Mondiale, elle est donc un soutien infaillible du docteur Fallen à l'hôpital auxiliaire n°215, notamment pendant la grave épidémie de grippe espagnole qui sévit entre 1918 et 1919. Son dévouement est honoré par de nombreuses récompenses : la Croix-Rouge ADR, la médaille de la reconnaissance française, les palmes de l’ADF (20/08/1920), l’insigne spéciale en or et la médaille d’honneur de l’assistance publique en 1936 et enfin la Légion d’honneur en 1952.

Une sage-femme un peu spéciale

A une époque où il était courant d’accoucher chez soi, les sages-femmes se rendaient donc au domicile des femmes pour les aider à accoucher. Le 28 février 1895, Maria Négrel est appelée au 16 cours Barthélemy pour accoucher la femme d’un instituteur de l’école Lakanal qui vient d’arriver de La Ciotat. Le nouveau-né, un garçon, reçoit les prénoms de Marcel Paul et prend bien sûr le nom de famille de son père, Joseph Pagnol. Marcel Pagnol ne reverra plus Maria Négrel jusqu’à l’été 1937 lors du tournage de Regain dans le centre-ville d’Aubagne. Une forte amitié les unira jusqu’à la mort de Maria le 9 février 1953.

Le saviez-vous ?

  • A propos de Maria Négrel, Marcel Pagnol écrit, en réponse aux félicitations du journal Le Cri d'Aubagne pour sa nomination à l'Académie Française : "J'irai saluer Madame Négrel, qui dans la chambre de ma mère, me fit comprendre avec deux gifles que l'affaire qui commençait pour moi était une affaire sérieuse."
  • En 1952, Maria Négrel reçoit la Légion d'Honneur des mains d'un autre Aubagnais, Paul Ribeyre, alors Ministre de la Santé.
  • Au total, elle a aidé à participé à la mise au monde de plus de 4000 Aubagnais sur deux générations !