Sylvie Neveu-Prigent

Santonnière

Sylvie Neveu-Prigent
Sylvie Neveu-Prigent
J’ai la volonté de perpétuer la mémoire de Thérèse Neveu

Publié le – Mis à jour le

Aller à la rencontre de Sylvie Neveu-Prigent, c’est se rendre aux sources mêmes de l’histoire du santon de Provence tel qu’il a été inventé et popularisé à Aubagne par son arrière-grand-mère, Thérèse Neveu ! En effet, notre Ville a la chance d’avoir, en la personne de Sylvie, musicologue et félibre distinguée, une Aubagnaise ambassadrice d’une culture authentiquement provençale, qui s’est attachée à préserver et mettre en valeur le patrimoine unique de celle que Frédéric Mistral lui-même appelait amicalement « sa belle santonnière ».

Quittant quelques instants le clavier de son piano, Sylvie Neveu-Prigent tient à rappeler qui fut son illustre ascendante, née à Aubagne en 1866 et qui y vécut jusqu’en 1946 : « J’ai la volonté de perpétuer la mémoire de Thérèse Neveu, et de faire connaître son œuvre aux nouveaux habitants car c’est une personnalité artistique qui a contribué, en tant que femme, santonnière et inventrice d’un nouveau mode de cuisson et d’expression de l’argile, à faire la notoriété d’Aubagne. »

Sylvie a baigné dès son enfance dans une atmosphère qui faisait la singularité de la famille Neveu. « C’est une famille d’artistes ! Mon grand-père Marius est le fils aîné de Thérèse et de Louis Neveu qui eurent six enfants. Marius se consacra aux mathématiques, à l’astronomie et à la musique. Les autres membres de la famille, en plus de l’art de la terre, possédaient de nombreux talents : poésie, peinture, musique, littérature. » Sylvie est une digne héritière de cette tradition artistique, et c’est après avoir entrepris des études de musicologie à l’Université de Paris Sorbonne qu’elle décida de reprendre l’atelier de Clastre.

Avec le feu de ses vingt ans, elle travaillait à l’atelier avec Marie-Rose, dernier enfant de Thérèse et Louis et poursuivait ses études à la faculté d’Aix-en-Provence et au Conservatoire de Marseille, avant de se consacrer à l’enseignement au Conservatoire de Viry-Châtillon en Essonne. Après la disparition de Marie-Rose en 1992, les réserves de l’atelier sont dispersées. La Ville, propriétaire du foncier, réalise son projet de musée, celui que l’on connaît aujourd’hui: les Ateliers Thérèse Neveu.

En 2016, Sylvie décide de revenir s’installer à Aubagne car la passion des santons est la plus forte. Depuis, elle ne cesse de reconstituer, pas à pas, le patrimoine santonnier de son arrière-grandmère, tout en s’investissant dans plusieurs associations aubagnaises : l’Escandihado Aubagnenco, Lei Dansaire de Garlaban, l’association des Céramistes et Santonniers d’Aubagne ainsi que les Amis du Vieil Aubagne. Avec la première, elle prépare pour le mois de janvier une pastorale peu connue écrite par Joseph Fallen, qui ne comporte que des personnages féminins et n’a été lue qu’une seule fois. Elle sera, comme les autres membres de l’association, actrice dans cette Pastorale.

Dans l’après-midi, elle interprètera au piano des pièces de Marie-Thérèse Gras, petite-fille de Bernardin Camoin, le compositeur de cette Pastorale, et rendra ainsi hommage à deux autres grandes figures aubagnaises.

À voir absolument : La Pastorale de Joseph Fallen, le 20 janvier 2024 au Théâtre Comœdia.

Sylvie Neveu-Prigent a créé une association « Les santons de Thérèse Neveu, Patrimoine artistique provençal », et vous invite à la rejoindre.