Robin Kayser

À 73 ans, Robin Kayser est un retraité très actif qui habite le quartier Palissy.

À la Maison de quartier de Palissy, comme à la Tourtelle ou au Charrel, les enfants aubagnais sont nombreux à avoir pu découvrir les disciplines scientifiques à travers une exposition sur les insectes, les araignées, les végétaux, les débuts de la TSF (télégraphie sans fil) ou la Première Guerre mondiale (en association avec la Légion étrangère) et dernièrement la « musique du cosmos ».

Derrière toutes ces expositions, un homme au parcours singulier, animé par la volonté de partager. « Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts » disait Isaac Newton, le mathématicien et physicien auteur de la fameuse loi sur la gravitation universelle. Ces mots, Robin Kayser les a faits siens depuis bien longtemps : « Je suis diplômé de biologie, entomologie, aranéologie, agriculture… Je suis curieux de tout! Mes parents me grondaient lorsque j’étais à l’école d’agriculture parce que je faisais de l’électronique à mes heures perdues ! Mon envie de transmettre me vient certainement de ma mère enseignante. »

Son père allemand et antinazi, engagé dans la Légion étrangère pour défendre la liberté a sans doute créé le lien avec Aubagne. Sa carrière l’a mené du Museum d’Histoire naturelle à Paris, où il s’est occupé des araignées pendant sept ans, puis au laboratoire de bactériologie de la Ville de Rouen, pour finir à l’Université d’Aix-Marseille à Saint-Jérôme.

« J’ai conçu ma première exposition en 1980 à Rouen. Je voulais faire découvrir aux étudiants d’autres spécialités en leur montrant des choses qui sortent de l’ordinaire, qui provoquent un déclic. Les enfants et les jeunes sont des éponges, ils sont curieux, intéressés. Mon adolescence a été marquée par de grands scientifiques comme Teilhard de Chardin, Jacques Monod, Jean Rostand. Leur parole était plus large que le simple domaine scientifique et a beaucoup compté pour moi. »

Outre ses projets d’expositions, Robin Kayser donne de son temps comme bénévole aux archives de la Légion étrangère. « Et puis j’écris, je dessine. Un livre présentant les peintures de ma mère, un scénario sur la vie de mon père. Des textes, anecdotes, poèmes, rapports d’observation, des souvenirs d’enfance, des pensées… Le cosmos me fascine depuis toujours. Si l’univers n’a pas de début, pas de fin, si la Terre n’est pas au centre de l’univers, le mystère de la vie prend une dimension inimaginable ! Je suis croyant à ma façon : je crois qu’il existe une puissance indéfinissable, mais elle a peut-être perdu le contrôle de sa création… »