Morgane Page-Thévenet
Danseuse
ce n’est plus moi, c’est la danseuse ! »
Publié le – Mis à jour le
À la ville, Morgane a l’image d’une jeune fille d’aujourd’hui: la silhouette sportive, le regard clair, un visage serein ponctué de quelques taches de rousseur. Raisonnable, équilibrée, pas plus extravertie que ça… Une licence de biologie en poche, un emploi de gestionnaire dans un groupe de protection sociale, dans lequel elle s’investit, « heureuse de pouvoir aider les gens et de rendre service ». À 22 ans, elle a les pieds sur terre, construit son autonomie, prépare son avenir. Comment l’imaginer évoluant sous les projecteurs, devant des jurys prestigieux, à la recherche d’une médaille d’or de plus dans une carrière de danseuse déjà bien étoffée ?
Morgane Page-Thévenet a commencé la danse à 9 ans. Plus tôt, c’était la gymnastique, puis le judo, jusqu’à ce qu’elle choisisse la danse et que peu à peu grandisse « la danseuse » en elle. « La danseuse », c’est celle qui se livre totalement sur les planches, le temps d’une chorégraphie longuement répétée et chaque année renouvelée, pour emporter les félicitations d’un jury et l’admiration d’un public. Celle qui donne tout pendant ces quelques minutes de concours, sans aucune appréhension, sans stress, avec une détermination féroce, « ce n’est plus moi, c’est la danseuse ! »
Une passion exigeante
« La danse m’a toujours attirée, je dansais déjà toute petite. J’ai débuté à 9 ans à l’école de danse Extravadanse à Aubagne. À 16 ans, j’ai commencé à participer à des concours en équipe ou en solo, à faire des podiums et décrocher des médailles ». C’est dans sa première discipline, le modern-jazz, qu’elle s’est épanouie, puis elle s’est formée à la danse contemporaine, au classique, jusqu’au hip-hop, au breakdance, et maintenant le « heels », la danse en talons hauts. Quatre entraînements par semaine le soir après l’école, après la journée de travail, tous les week-ends avant une compétition, trois ou quatre fois dans l’année.
C’est que « la danseuse » est exigeante, dévorante même. Pour la satisfaire, les loisirs sont rares, les sorties sacrifiées. En contrepartie, les concours permettent de « s’échapper des problèmes du quotidien, d’exprimer ce qu’on veut exprimer ». Chaque chorégraphie est un petit film : « Je trouve une musique, je pose un mot, j’essaie de trouver les mouvements qui vont raconter une histoire. » Ses idoles ont pour nom Marie-Claude Pietragalla, chez qui « chaque mouvement exprime quelque chose », Bruno Vandelli : « Ma première inspiration ! J’ai fait plusieurs stages avec lui ».
Aujourd’hui Morgane Page-Thévenet danse en catégorie professionnelle, elle a pris conscience de la fragilité d’une carrière d’artiste, mais sa nouvelle maturité n’entame en rien l’extraordinaire énergie de « la danseuse » qui est en elle.