Jean-Pierre Paulin
Artiste
J’ai acheté mes premiers bouquins de peinture et je me suis lancé
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Sa présence dégage une impression de force paisible : affable et souriant, il est de ceux qui rassurent et laissent pressentir, sans besoin de se mettre en avant, qu’ils ne céderont pas devant la difficulté. Sa longue carrière au sein de la Légion étrangère parle pour lui : major de sa promotion à l’École militaire de Strasbourg, il intègre la prestigieuse École militaire des officiers de Saint-Cyr Coëtquidan.
Un an plus tard, il en sort directement sous-lieutenant, pour suivre deux années d’application à l’École d’infanterie de Montpellier. Au moment du choix des armes, la préférence de Jean-Pierre Paulin va à la Légion étrangère, qu’il pourra intégrer en 1971, après deux années en Allemagne, et qu’il servira fidèlement jusqu’à sa retraite en 1992 avec le grade de lieutenant-colonel.
Originaire de la petite ville de Gray en Haute-Saône, Jean-Pierre Paulin a enchaîné 19 mutations et 23 déplacements, d’Allemagne en Corse, de Madagascar en Guyane, de Castelnaudary à Paris, et enfin Aubagne durant ses 31 années de service. D’abord instructeur, puis commandant de compagnie, il aura aussi dirigé le recrutement des légionnaires sur les 33 départements couvrant la zone de Poitiers à Lille : « la Légion est une véritable aventure humaine : on est confronté à un grand nombre de nationalités différentes, ce qui demande beaucoup de patience et de persuasion pour intégrer toutes ces origines dans un même moule. J’en ai gardé ce goût du partage et un côté didactique, qui m’a poussé à créer en 2002 l’association La Palette, afin de proposer des cours gratuits de peinture aux anciens de la Légion. »
Car la deuxième passion de Jean-Pierre Paulin est la peinture, qu’il découvre sur le tard, d’abord comme un passe-temps, puis comme un véritable moyen d’expression lui offrant un regard plus distancié sur le monde agité et parfois violent qu’il a parcouru : « J’ai commencé lorsque j’étais basé à Paris : je travaillais le week-end pour préparer un examen, et quand celui-ci a été réussi je me suis retrouvé avec beaucoup de temps sans occupation. J’ai acheté mes premiers bouquins de peinture et je me suis lancé. J’ai recommencé en Guyane, où j’ai fait une petite exposition. À la retraite, une amie qui avait fait les Beaux-Arts m’a incité à monter ma première exposition à Aubagne en 1996. »
Fleurs, paysages, natures mortes, icônes sont ses thèmes de prédilection. L’influence de son épouse Djurdjica d’origine croate se retrouve également dans son travail, puisqu’il séjourne, peint et expose régulièrement en Croatie, comme au théâtre Comœdia qui l’accueille chaque année à la Coulisse. Très impliqué dans la vie citoyenne et associative d’Aubagne, en particulier à l’occasion du maintien du bureau de Poste dans le quartier de Central Parc où il réside, Jean-Pierre Paulin vient d’être récompensé de la médaille de la Ville par le maire d’Aubagne Gérard Gazay, pour « son engagement et pour les valeurs d’altruisme et de solidarité qu’il prône et traduit en actes au quotidien, mais aussi pour ses talents d’artiste ».