Georges Mérentier

Dans les ruelles du vieil Aubagne, sur les sentiers ensoleillés, on identifie le guide à sa voix qui porte, son accent chantant et son sens de la répartie : face aux questions des touristes et des groupes d’écoliers, à qui il fait partager un savoir encyclopédique sur l’histoire de la ville, de ses collines ou de son illustre enfant Marcel Pagnol, il faut savoir s’adapter et rebondir. Une balade avec Georges Mérentier, c’est la Provence en réalité augmentée, deux heures de randonnée dans son sillage vous ouvrent des horizons insoupçonnés. Une fontaine, un vieil olivier, une plaque de rue et c’est son talent de conteur qui vous emporte dans les replis de la grande et surtout de la petite histoire.

Pourtant, rien ne le prédisposait à une carrière d’accompagnateur de pays, si ce n’est un appétit dévorant pour la lecture, l’histoire et sa région : « Natif de La Penne-sur-Huveaune, j’ai fait toute ma carrière chez Eurocopter, devenu Airbus Hélicoptères, chez qui j’ai commencé en 1969, en tant que technicien dans la maintenance des appareils. En 1995, je découvre l’Association des amis du Vieil Aubagne par l’intermédiaire de Raymond Amy, son président de l’époque. À l’occasion du centenaire de la naissance de Pagnol j’ai commencé à m’engager avec l’office de tourisme pour accompagner de petits groupes sur les traces de notre célèbre aubagnais. »

Une deuxième vie commence pour lui, avec sa propre trilogie : Pagnol, Garlaban, Aubagne. « J’ai lu tout Pagnol, bien sûr, même ses ouvrages les moins connus, comme « La prière aux étoiles » ou son essai sur le Masque de Fer. Toutes ses biographies, et il en est paru un certain nombre depuis le centenaire de sa naissance! J’ai lu Mistral, Daudet et Giono, surtout dans son lien avec Pagnol. » Sa participation à l’association des Amis du Vieil Aubagne ne se réduit pas à la nostalgie d’un passé idéalisé, il la voit au contraire comme une structure ouverte, tournée vers l’avenir, dont le rôle est aussi de faire le lien avec les nouveaux habitants.

Cet été, avec l’office de tourisme, il fera découvrir en accompagnant les « fresques historiques » tous les trésors des villages du massif de Garlaban, qu’il connaît évidemment comme sa poche : « Il est unique, un véritable condensé de l’histoire géologique de notre planète depuis le secondaire. On y retrouve des mines de bauxite, des fours à chaux, des gypsières, des grottes préhistoriques, des sentiers datant du néolithique… »

Et quand il en a assez de gravir le Garlaban par toutes ses faces, Georges Mérentier l’infatigable va se reposer… en allant arpenter d’autres sentiers en quête de nouvelles histoires à transmettre.