Fabienne Nosibor

Danseuse-chorégraphe

Fabienne Nosibor
Chemin de danse
Mais en dansant, j’avais toujours le sourire.

Publié le – Mis à jour le

La dernière édition du Festival Impulsion à Aubagne et la soirée de soutien à l’Ukraine ont mis en lumière le travail de Fabienne Nosibor, danseuse et chorégraphe avec son groupe « Moms & hip-hop », qu’elle anime depuis dix années. Étoile discrète au sein de la galaxie En Phase, la compagnie créée par Miguel Nosibor qui partage sa vie, Fabienne a toujours préféré rester à distance des micros et caméras pour suivre sa propre boussole et définir, année après année, sa propre identité. « Je suis née à Marseille, un papa martiniquais, une maman cap-verdienne, nous étions cinq à la maison. Il y avait toujours de la musique, mon père écoutait ses vinyles le dimanche ».

Adolescence, questionnements, affirmations : « Je n’étais pas très bien dans ma peau, c’était lourd parfois, je ne parlais pas beaucoup. Mais en dansant, j’avais toujours le sourire. Je ne pouvais pas m’exprimer avec ma bouche, je m’exprimais avec mon corps ». Son grand frère dirige un centre artistique, elle plonge à corps perdu dans la danse: « Tous les styles, modern jazz, contemporain, classique, j’ai pris ça très au sérieux, je travaillais, j’avançais. Et puis j’ai découvert la danse africaine et je n’ai plus fait que ça. »

Pendant dix ans, elle enchaîne les cours, les stages, rencontre Norma Claire, la grande chorégraphe guyanaise, qui enseigne souvent à Marseille. « Je travaillais les steps, les ondulations, l’ancrage au sol, j’assimilais un langage qui ne m’a plus quittée. » Après la rencontre avec Miguel et la naissance de ses enfants, c’est la bascule vers le hip-hop : « J’y ai retrouvé les mêmes valeurs de partage, une danse de joie, les racines, l’histoire. J’aime toutes les danses, mais c’est le danseur ou la danseuse qui me touche. Plus que le mouvement, c’est l’expression qui compte. En mettant de l’âme, de la sensibilité, ou même de la colère, le mouvement doit d’abord vivre. »

Lorsqu’elle rencontre les mamans des Passons, puis du Charrel, elle ne fait d’abord que reprendre un cours de Miguel. Mais peut-être plus qu’avec des enfants, elle se retrouve en elles, et l’étincelle se fait. « Le principe, c’est : tu viens, tu danses. Je leur offre un moment rien que pour elles, sans les enfants, une fois par semaine. Petit à petit, elles se voient grandir et je les suis, vers où elles n’imaginaient pas aller. »

Demain n’est pas écrit, surtout pas pour Fabienne Nosibor, qui n’a jamais cessé de se remettre en question : « Je veux être avec les gens, partager, aller où je veux aller. Je suis libre à ma façon, Miguel est libre à la sienne. J’avais besoin de vivre ma danse. Je voulais voir ce qu’il y avait derrière la porte, et puis celle d’après, et encore après… Aujourd’hui je me sens bien sur mon chemin. »