Dario Caruso

Photographe

Dario Caruso
Touché par la lumière !

Publié le – Mis à jour le

Dario Caruso a décidé de naître en Iran. Auprès de ses parents diplomates italiens, il vit à Téhéran ses huit premières années. Cette idée surprenante de l’enfant choisissant son lieu de naissance, énoncée avec un petit éclat dans l’œil et un sourire malicieux, définit bien le personnage, à la fois chaleureux et insaisissable, à l’écoute de l’autre mais jaloux de son indépendance. Dans son enfance iranienne il s’imprègne « d’un pays et d’une langue magnifiques », avant un départ à Barcelone où il va vivre pendant quatre ans sous le soleil catalan, pour arriver à Paris à l’adolescence. « Sans y être né, je n’ai jamais été très loin de l’Italie : mes parents parlaient toujours italien, j’allais à l’école italienne… Puis je suis parti faire mes études à Bologne et Milan, d’abord en géologie et géophysique, avant de faire ma carrière dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

D’où naît une passion de photographe ? Le besoin de fixer des lieux qui s’effaceront ? Des visages que l’on oubliera ? « J’ai toujours aimé la photo ! J’ai commencé au lycée dans la chambre noire, je faisais beaucoup de théâtre, d’improvisation, j’ai commencé à photographier ma troupe, mes amis, puis les amis de mes amis, et j’ai continué comme ça. »

Le photographe de reportage est dans l’attente, il recherche la lumière et les bons moments. Il est avant tout observateur. Dans son studio aubagnais, c’est l’inverse, Dario Caruso crée la lumière, l’attitude. « Mais je reste ancré dans le reportage : je mets les gens en situation par des jeux de théâtre, j’improvise, puis l’observateur revient pour capter ce qu’ils me donnent et créer de l’émotion. »

Il avoue s’inspirer de l’art plus que de la photographie elle-même : la peinture flamande, Picasso, pour sa faculté à juxtaposer plusieurs angles sur une même image. Mais son maître absolu reste le Caravage et son utilisation dramatique du clair et de l’obscur : « lumière réelle d’une heure du jour précise, avec toute son ombre et tout son soleil » écrit le poète italien Pasolini.

Son goût du contraste lui fait préférer naturellement le noir et blanc, à la recherche de la beauté, avec ce qu’elle peut avoir d’un peu effrayant parfois. « J’aime cacher, frustrer un peu, laisser le spectateur imaginer le reste. J’utilise le flou de mouvement, les miroirs. Les modèles peuvent être nus, mais ils apparaissent habillés par l’ombre qui est très présente dans mes images : les sujets s’en détachent, mis en valeur par la lumière. » Une lumière puissante et expressive, une lumière d’Iran, d’Italie ou de Provence…

Pour découvrir le travail de Dario Caruso : www.dario-caruso.fr