Célia Sappin
Commandant du Centre de Secours Principal
Les qualités principales d’un bon commandant sont l’écoute, la disponibilité et l’adaptabilité
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Le nouveau commandant du Centre de Secours Principal (CSP) d’Aubagne est une femme : Célia Sappin, 41 ans, a été nommée le 1er mars dernier et aura sous ses ordres 55 sapeurs-pompiers professionnels, 180 sapeurs-pompiers volontaires et 45 jeunes sapeurs-pompiers. Elle sera la première femme commandant de CSP dans les Bouches-du-Rhône, ce qui est la concrétisation logique de la féminisation progressive d’une profession dont on a trop longtemps attribué les qualités aux hommes exclusivement. Aujourd’hui, près de 15 % des pompiers sont des femmes, elles sont au nombre de 25 à la caserne d’Aubagne.
La vocation de Célia Sappin est née « sur les plages de Cassis, où j’étais saisonnière à 18 ans, hébergée à la caserne des pompiers. La saison étant longue, j’ai eu l’occasion de les côtoyer : à la fin de la saison j’ai fait ma demande pour être pompier volontaire ! J’ai été recrutée l’année suivante comme pompier professionnel à La Ciotat et j’en suis sortie avec le grade de sergent. » Dévouée et bosseuse, elle construit sa carrière en enchaînant les postes à responsabilité entre Aubagne et l’état-major de Marseille, réussissant successivement les concours de lieutenant, capitaine puis commandant en 2020.
Issue du rang, elle n’a pas à forcer une autorité qui découle de son parcours sans faute : « Je connais toutes les contraintes et les exigences du métier. Pour moi, les qualités principales d’un bon commandant sont l’écoute, la disponibilité et l’adaptabilité, celle-ci étant presque naturelle pour un pompier : historiquement, un pompier doit être polyvalent et savoir réagir dans toutes les situations » souligne-t-elle.
Avec une saison estivale qui commence de plus en plus tôt, des épisodes cévenols de plus en plus violents, au sortir d’une crise de pandémie pendant laquelle les services de secours ont beaucoup donné, Célia Sappin se fixe pour objectif de maintenir les compétences par la formation, mais aussi d’entretenir l’esprit de cohésion et la solidarité des pompiers et leurs familles.
« Ce métier est en évolution, il est surtout de plus en plus technique. Parallèlement, depuis 2021 la loi nous autorise à faire de « l’engagement différencié » : le futur volontaire peut choisir son domaine d’activité, par exemple le secours à la personne (qui représente 80 % de l’activité d’un pompier) et pas l’intervention sur les incendies, qui demande de plus en plus de technicité. Ceci nous permet d’intégrer des aides-soignantes ou des infirmières, qui seront dans la continuité de leur activité, ce qui n’était pas possible auparavant. Nous nous devons d’être le reflet de la société: femmes, hommes, diplômés, non-diplômés… on accueille tout le monde! Il y a 600 jeunes sapeurs-pompiers dans le département, 80 % d’entre eux deviendront pompiers volontaires à 18 ans. » Nul doute que l’exemple de Célia Sappin fera éclore les ambitions.