L’Huveaune
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Un petit périple
L’Huveaune prend sa source au pied du massif de la Sainte-Baume dans le vallon de la Castelette à 571 m d’altitude. La légende raconte que ce sont les larmes de Marie-Madeleine qui l’alimentent. Il traverse les territoires de Nans-les-Pins, Saint-Zacharie, Auriol, Roquevaire, Aubagne, La Penne-sur-Huveaune, Marseille puis se jette dans la Mer Méditerranée près du Prado après 51 km de course.
“La dévastatrice”
Le nom « Huveaune » nous vient du celto-ligure « Ubelka » qui signifie « la dévastatrice ». Si on a du mal à s’imaginer aujourd’hui l’Huveaune en destructrice, cet adjectif a été justifié à de nombreuses reprises au fil des siècles. En effet, les Aubagnais ont toujours entretenu une relation tumultueuse avec leur fleuve et son affluent, le Merlançon. L’Huveaune, avant les aménagements du milieu du XIXe siècle, formait un coude à l’angle de la route de Gémenos et du cours Foch qu’il longeait jusqu’à la place Pasteur. Là, il était rejoint par le Merlançon puis formait une nouvelle courbe pour suivre le cours Barthélemy jusqu’à l’Ile des Marronniers. Ce parcours favorisait les inondations et dès le XVe siècle les Aubagnais ont commencé à réfléchir à l’agrandissement du lit. En 1978, malgré tous les travaux mis en œuvre au fil des siècles, une crue dévastatrice inonda toute la ville, depuis la zone des Paluds jusqu’au Charrel, causant d’énormes dégâts.
Les travaux
Dès 1741, après une terrible la terrible crue du 21 octobre, un projet de détournement du lit de l’Huveaune voit le jour. Faute de financement, il sera abandonné. Ce n’est qu’en 1837 qu’un projet est présenté et que les financements sont trouvés grâce notamment à l’aide du député d’Aubagne Xavier Sauvaire de Barthélemy. Les deux courbes sont supprimées et le tracé devient rectiligne entre la route de Gémenos et l’Ile des Marronniers. Les cours Legrand (cours Foch), le cours Lafranchisque (cours Voltaire), le cours Barthélemy et la place de l’Obélisque (place Pasteur) sont ainsi créés. De même, deux ponts importants sont construits : le pont de la route de Roquevaire et le pont de la Gare. Au cours du XXe siècle, les différentes parties de l’Huveaune entre le cours Voltaire et l’Ile des Marronniers sont couvertes.
Une force motrice
Déjà au XIIIe siècle, l’existence d’un moulin à eau alimenté par un béal est avérée. Des siècles durant, l’Huveaune a servi de force motrice à de nombreuses usines aubagnaises : tanneries, minoteries, poteries… Pour en savoir plus sur ce patrimoine industriel, visitez la page dédiée aux industries aubagnaises.
La faune
En vous promenant le long de l’Huveaune, vous pourrez faire des rencontres étonnantes ou amusantes. Vous y croiserez forcément des canards que vous verrez piquer du bec pour chercher au fond de l’eau quelque nourriture. Si vous avez de la chance, vous apercevrez peut-être un héron ou un aigrette qui viennent aussi se nourrir de poisson. Chevesnes, vairons, truites, offrent aux pêcheurs à la mouche de beaux combats. Enfin, il est également possible de voir quelques ragondins se laisser porter par le courant ou rechercher des plantes aquatiques sur les berges.
Le saviez-vous ?
- Stendhal aimait beaucoup de balader sur les bords de l’Huveaune lors de son séjour dans notre région.
- Le « V » du blason d’Aubagne est l’initiale du nom latin de l’Huveaune : Vuelna.
- Cinq fées sont dispersées le long de l’Huveaune. Ces statues inaugurées en 2013 s’appellent Ophélie (parc Borély à Marseille), Gyptis (parc du Vieux Moulin à Marseille), Manon (parc de l’Ilot des Berges à Aubagne), Ubelka (moulin Saint-Claude à Auriol) et Marie (Les Martelières à Saint-Zacharie).