L’église Saint-Sauveur
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La fondation
Si l’église primitive semble dater du XIe siècle, c’est au cours du XIIIe siècle, en 1261, qu’apparut pour la première fois le vocable Saint-Sauveur pour désigner l’église. Celle-ci, remaniée au XVIIe siècle, était à cette période beaucoup plus petite et en retrait vers l’est. Elle était composée d’une nef unique en croix latine avec des chapelles latérales séparées par de larges piliers. Aujourd’hui, les seuls éléments témoignant de cette période sont la chapelle dite Saint-Joseph et la base du clocher. Cette chapelle située dans le chœur à gauche du maître-autel présente une voûte en croisées d’ogives.
Les agrandissements
Un premier agrandissement de l’église est opéré en 1346 : la nef primitive est doublée d’une autre et le clocher est exaucé afin de faciliter la surveillance des environs et d’améliorer la portée des cloches. Au cours des siècles suivants, des chapelles successives sont créées pour y enterrer les familles aubagnaises aisées.
Mais l’agrandissement le plus significatif de l’église a lieu au début du XVIIe siècle. Le cahier des charges des travaux qui commencent en 1608 stipule notamment que l’église sera agrandie de deux chapelles et que les deux voûtes créées en 1346 seront réunies pour n’en former plus qu’une. Les travaux sont terminés en 1613, mais ce n’est que le 18 octobre 1615 que l’évêque de Marseille Jacques Turricella consacre la toute nouvelle église. Une plaque commémorative encastrée dans le mur entre la chapelle Saint-Matthieu et la chapelle Saint-Claude l’atteste.
Les ornements
A partir du XVIIe siècle, l’église est progressivement meublée : l’orgue, les boiseries, les tableaux, le maître-autel… Qu’elles soient nouvelles ou récupérées d’autres chapelles ou couvents, ces œuvres d’art viennent embellir le principal lieu de culte aubagnais et lui conférer un plus haut prestige.
La Révolution a à la fois un effet positif et négatif sur le mobilier. D’un côté, elle permet de rapatrier des œuvres d’autres chapelles liquidées et parfois spoliées. C’est le cas des boiseries, récupérées de la chapelle occupée par les Pénitents Noirs, ou du maître-autel qui provient du couvent des Ursulines. De l’autre côté, de nombreuses œuvres, statues, et meubles sont pillés et vendus. Le culte est temporairement interdit dans l’église, avant d’être rétabli à partir de 1797.
En 1900, la façade néo-baroque actuelle en ciment de La Valentine voit le jour. C’est la dernière modification importante apportée à l’église.
Le saviez-vous ?
- L’actuelle place de l’église, avec sa vue imprenable sur Garlaban et la Sainte-Baume, était jusqu’en 1796 occupée par le château d’Aubagne.
- Le clocher de l’église est particulièrement massif, ce qui témoigne de son rôle de tour de défense.
- La cour de Clastre, située au pied du clocher, a servi pendant plusieurs siècles de cimetière.
- Il existe depuis 2018 une pâtisserie aubagnaise qui porte le nom “Saint-Sauveur”.