Le monument aux morts dit “de la Victoire” – 11.11.1922

La Fondation du Patrimoine et la Ville d’Aubagne unissent leurs efforts et signent ce mois-ci une convention cadre pour la sauvegarde et la restauration du patrimoine. Leur première action est consacrée à un monument qui rassemble les Aubagnais et met en scène les valeurs républicaines…

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Entre 1920 et 1925, seize monuments sont élevés quotidiennement en France pour commémorer et glorifier les « Morts pour la France » lors de la Grande guerre. Aubagne, dès la séance du 8 décembre 1918, décide le vote d’un emprunt afin de financer l’édification sur le cours Legrand, d’un monument « à la mémoire des Victorieux Enfants de la Cité, morts pour la France ». Son exécution est confiée au sculpteur Henri Raybaud, sous la direction des architectes du Département Gaston Castel et Louis Chauvet.

La première pierre est posée le 24 août 1919. Les travaux sont considérablement ralentis par la crise des transports mais surtout par le naufrage le 14 août 1921 au large de Cavalaire du bateau l’Emmanuele Baratta qui transporte le bloc de Carrare. Il faut en tailler un nouveau, le monument ne sera inauguré que le 11 novembre 1922. Il est composé de deux groupes sculptés. Le registre supérieur présente une allégorique en marbre de Carrare : « la Victoire ailée survolant deux soldats, un jeune chasseur alpin et un vieux poilu. Des attributs guerriers, roue de canon, affût, vieux casque boche sont à leurs pieds ». Le registre inférieur exécuté en pierre de l’Estaillade montre « la Ville d’Aubagne, symbolisée par une noble femme, qui désigne à un enfant le respect et l’admiration que l’on doit avoir pour ces soldats, artisans de la Grande Paix. Auprès d’elle, le drapeau décoré est sculpté. Le coq gaulois claironne son chant victorieux. On aperçoit gravé sur le socle, le disque d’un soleil levant orné de ses rayons. »

À l’origine, le monument est posé sur un perron monumental délimité par une grille en fer forgé de style Art déco et des embellissements complètent l’ensemble sur la face principale, deux lampadaires triomphaux de la Maison Durenne et sur l’arrière trois lampadaires à gaz parallèles aux arbres du fond de la place. Le tout est réorganisé en 1982 lors du réaménagement du cours et de l’adjonction des bassins.

En 2015, le bras de la Victoire se brise, dévoilant l’altération du marbre qui fragilise l’ensemble du groupe. L’engagement est pris d’en assurer sa rénovation en 2025. Cette opération s’inscrit dans un temps long afin de prendre en compte l’ensemble des paramètres techniques spécifiques et de soigner au plus près la qualité de cette restauration d’exception.