Urbain Domergue
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Ses débuts
François-Urbain Domergue est né le 23 mars 1745 au n°17 place Dauphine à Aubagne. Si cette place ne vous rappelle rien, c’est parce qu’elle est aujourd’hui nommée Place des Quinze. Son père, Louis André Domergue, était maître apothicaire et a été brièvement consul d’Aubagne en 1739.
Après ses études à Aubagne, il est envoyé au Collège de l’Oratoire de Marseille pour parfaire sa formation. Parti s’installer à Lyon en 1770, il s’y marie en 1778 avec une institutrice nommée Jeanne Caussade.
La même année, il publie sa première “Grammaire françoise simplifiée”. Cette année 1778 sera particulièrement prolifique, puisqu’il est également nommé instituteur.
Sa carrière parisienne
Après avoir essayé de fonder différents journaux comme “La feuille littéraire de Lyon” et le “Journal de la langue française”, sans succès, Urbain Domergue décide de s’installer à Paris, en 1790. Il y crée un an plus tard la “Société des amateurs de la langue française”. Sa “Grammaire françoise simplifiée” en est déjà à sa quatrième édition.
Redevenu professeur en 1794, il enseigne à l’école centrale des Quatre-Nations puis au lycée Charlemagne. Il crée également un “conseil grammatical” où il enseignera, entre autres, à Lucien Bonaparte, frère de Napoléon.
En 1799, il publie une “Grammaire générale analytique”. C’est peut-être cette dernière oeuvre qui convainc ses pairs de le nommer à l’Académie Française le 28 janvier 1803. Dans ses travaux, il participera également à la commission de la sixième édition du Dictionnaire de l’Académie.
Ses travaux lui valent le surnom de “grammairien patriote”. En effet, Urbain Domergue prône l’unité linguistique pour garantir l’unité nationale. Il lutte donc pour une langue épurée de tout régionalisme et de tout néologisme.
Mort et mémoire
Urbain Domergue meurt à Paris le 29 mai 1810 des suites d’une hernie et laisse une rente de 200F à la ville d’Aubagne afin de décerner un prix de grammaire tous les 23 mars. Ce prix ne sera jamais attribué.
La plaque commémorative posée sur sa maison natale est inaugurée en 1892 par le maire Antide Boyer et la place Dauphine est renommée place Domergue (aujourd’hui place des Quinze). A partir de 1890, une foire a également lieu tous les 23 mars et un prix littéraire est remis en l’honneur du grammairien.
Le saviez-vous ?
- Jean-Baptiste Domergue, frère du grammairien et révolutionnaire convaincu, a été maire d’Aubagne entre 1791 et 1792. Obligé de fuir pendant la Terreur, il est capturé dans le Var en 1795 et ramené à Aubagne pour être fusillé le 22 juin 1795 au quartier des Espillières.
- Lucien Grimaud, célèbre conteur et historien aubagnais, a aussi vécu dans la maison natale d’Urbain Domergue. Une plaque posée sur la façade y fait référence.
- Comme l’abbé Barthélemy, on ne sait pas où a été enterré Urbain Domergue après sa mort.