Histoire : Un premier monument restauré avec le buste de Jean-Baptiste Chaulan !

Après les études de faisabilité, la Ville se lance en 2025 dans une campagne de restaurations: monuments, fontaines et tableaux vont ainsi se redécouvrir aux yeux des visiteurs.

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Le chantier mené par l’entreprise arlésienne « La Pierre au carré » spécialisée dans la conservation-restauration des sculptures aura duré trois semaines. Le buste, en pierre de Brouzet provenant de carrière des Cévennes, a fait l’objet des plus longues interventions. Le nettoyage de la peinture et des colonisations biologiques le recouvrant a été réalisé au scalpel pour ne pas altérer plus la pierre tendre !… La corniche a été replacée correctement sur le piédestal qui a bénéficié d’un léger sablage pour retrouver la belle teinte de la pierre froide originelle. En effet, cette partie du monument est la plus ancienne et témoigne d’une fontaine bâtie en 1749, à côté d’un puits creusé au siècle précédent. Elle portait une statue l’Enlèvement de Proserpine par Pluton provenant du jardin seigneurial, laquelle, très dégradée, avait été remplacée en 1911 par le buste de notre cher concitoyen, sculpté par Jules Comte.

Jean-Baptiste Chaulan, menuisier, était parti aux Canaries à la mort de son père. Il avait épousé Antoinette Jaisme à Sainte-Croix de Ténériffe et y avait fait fortune. Son testament remis aux Archives municipales d’Aubagne en 2018 nous renseigne sur ses intentions. « Je crois bien faire, n’ayant aucun proche héritier de disposer d’une partie de mon avoir en faveur des filles malheureuses du pays où j’ai passé mon enfance et où ma famille a existé de père en fils, près de dix-sept siècles. Je veux donc que chaque année dans la ville d’Aubagne il soit fait une dot à une jeune fille de l’âge de 18 à 25 ans, dont l’indigence ou la pauvreté soit reconnue à la majorité d’une assemblée (…). Pour cela, sitôt après le décès de mon épouse, le produit des quarante mille francs qui seront placés sur la Banque ou le grand livre de la dette de France, sera perçu chaque année par le percepteur des contributions directes de ladite ville (…) : la somme de quinze cent francs sera affectée à la dot de la fille à marier et réparti ainsi : quatre cents francs en un modeste trousseau, cent francs pour les frais de la noce (cette dernière se célébrera le jour de la Saint Jean Baptiste, jour de mon Saint Patron) et mille francs aux époux pour les aider dans une industrie ou entreprise quelconque. »

Ainsi 59 jeunes filles, les rosières, ont bénéficié de la générosité de Jean-Baptiste Chaulan entre 1875 et 1948.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le livret de l’exposition Vivo li nòvi ! :
https://www.aubagne.fr/vivre-a-aubagne/vie-culturelle/les-expositions-a-lhotel-de-ville/